Dans C’est ma santé, Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5 et le samedi sur franceinfo, revient sur les découvertes qui se multiplient autour des pouvoirs du chant face à certaines maladies ou situations de fragilisation.
franceinfo : Quels sont les travaux qui ont été menés dans ce domaine ?
Géraldine Zamansky : Une des récentes découvertes concerne les nourrissons nés prématurément. Si leurs parents chantent pendant qu’ils sont en contact, peau contre peau, le cerveau de ces tout petits bébés s’active beaucoup plus. En particulier dans des zones liées à la compréhension du langage. Cela a pu être mesuré avec des électrodes posées sur le crâne par des chercheurs finlandais à Helsinki. Ils en concluent que le chant a un pouvoir de stimulation spécifique de l’audition et de certaines compétences neurologiques au tout début de la vie.
Avec également un bénéfice pour les parents ?
Oui, car leur anxiété était alors réduite. Et c’est bien pour ceux qui chantent que la science découvre le plus de bienfaits. Des études ont ainsi montré l’origine de l’apaisement des parents : chanter entraîne une diminution des hormones du stress. Cela ne va pas surprendre tous ceux qui se sentent presque euphoriques après avoir entonné leurs chansons préférées dans la voiture ou sous la douche. Un effet encore décuplé au sein d’une chorale par exemple. Il est même associé à une stimulation, plus étonnante, de certaines défenses immunitaires.
Le chant pourrait donc devenir un traitement ?
C’est un peu l’idée. La même équipe d’Helsinki a montré que le fait de participer à une chorale, justement, freinait le vieillissement neurologique. Car cette activité est très exigeante pour le cerveau qui doit mobiliser en même temps les circuits de la mémoire, de l’audition, de la production du chant au bon rythme et dans la bonne tonalité. Cela rendrait les neurones et leurs connexions plus résistants aux années. En plus ces chercheurs ont démontré par des IRM que c’était vraiment le cas pour la zone du cerveau dédiée au chant : elle reste en meilleure forme que ces voisines.
Peut-on envisager ce travail pour des pathologies précises ?
Les pouvoirs particuliers du chant sont de plus en plus testés, avec de très bons résultats, pour des patients atteints de la maladie de Parkinson, dont le langage est souvent affecté. Ou en cas d’aphasie c’est-à-dire une perte de l’usage des mots, en général à cause d’un AVC. Enfin, il faut avoir du souffle pour chanter. L’occasion d’une rééducation bien plus joyeuse que les exercices proposés d’habitudes aux personnes atteintes de problèmes respiratoires. Au Royaume-Uni, il existe même un réseau de chorales « pour la santé des poumons ».